Le Juif Süss est un film de Veit Harlan. Veit Harlan est un réalisateur allemand né en 1899 et mort en 1964. Il a réalisé quelques films de propagande allemand, comme par exemple Kolberg (1943/1944) ou alors Le Juif Süss, sous la demande de Goebbles.
Le Juif Süss est inspiré du livre éponyme écrit par Leon Feuchtwanger. C'est un film en noir et blanc, sortit en 1940.
Dans ce film, Joseph Süss-Oppenheimer est engagé à la cour par le duc de Wurtermberg en tant que ministre des finances. Süss est accusé d'avoir violé la fille du conseiller Sturm. Il est arrêté, condamné et brûlé vif. Après ceci, tous les juifs ont seulement trois jours pour quitter le pays.
Le but de ce film était de convaincre le peuple que les personnes juives n'étaient pas de bonnes personnes, des ennemis. Le réalisateur utilise des caricatures physiques: la longue barbe, les cheveux bouclés et le corps courbé, qui symbolise la fourberie, mais aussi par rapport au caractère: avares, voleurs et menteurs. Ce film a été réalisé pour créer du mépris envers les juifs, ils sont montrés comme des personnes inférieures à la race arienne.
L'antisémitisme est exprimé clairement dans le film à travers des répliques comme "Je ne veux pas qu'on me voit dans la rue aux juifs" ou alors "il n'y a pas d'hôtel pour les juifs". Les projections étaient d'ailleurs accompagnées de "Mort aux juifs"
L'antisémitisme est exprimé clairement dans le film à travers des répliques comme "Je ne veux pas qu'on me voit dans la rue aux juifs" ou alors "il n'y a pas d'hôtel pour les juifs". Les projections étaient d'ailleurs accompagnées de "Mort aux juifs"
La Critique/ la réception du film:
Le filme fut un grand succès en Allemagne et à l'étranger attirant
plus de 20 millions de spectateurs en Europe, et 40 millions de
spectateurs au total. Il a reçu des prix, comme le Lion d'Or à la Mostra de Venise et le prix de l'UFA en 1943.
En France, son succès est incontestable. Plus d'un million de
spectateurs ont fait le choix d'aller voir le film. Nous pouvons dire
que ce film de propagande eut une réception positive auprès des
européens.
Heinrich Himmler (chef de la police Allemande: SS et gastapo) trouve le film si convainquant que le 30 septembre 1940, il
signe une ordonnance contraignant tous les SS et la police à voir le film dans le
courant de l'hiver.
Et dans les camps de concentration les gardes sont soumis a la meme
obligation. Ce film a aussi été projeté dans les écoles et lycées de France, parfois de force, par ordre du général Pétain, chef du gouvernement du régime de Vichy. Un témoignage de l'époque, d'un homme nommé Pierre Figuet raconte la projection dans son lycée Lalande de Bourg-en-Bresse:
"[...] Cependant Monsieur Audierne assistait un jour avec des élèves à la projection d’un film ignoblement raciste : Le Juif Süss, imposé par la propagande vichyste.
Mais le rideau à peine baissé, Monsieur Audierne s’est dressé ; d’une voix rendue plus forte par l’indignation, il a harangué l’auditoire avec véhémence : “Mes enfants, ne vous laissez pas abuser par l’odieuse expression de cette propagande raciste, cette xénophobie dangereuse…”
Michelangelo
Antonioni salue
le film, soutenant qu'il voit dans ce film la rencontre réussie
entre l'art et la propagande.
Cependant, quelques personnes ont
osés montrer leur désaccord, comme par exemple les étudiants
catholiques lyonnais, qui disent en 1941 « Pas de
films nazis: rendez-nous nos pommes de terres et gardez vos
navets! ». Trois revues
Temps Nouveau,
Esprit,
Jeunesse
osent dire leur désapprobation mais la presse collaborationniste l'acclame.